La province apostolique de Poitiers
La province apostolique de Poitiers est née en 2002 d’un décret de la Congrégation pour les Évêques qui a restructuré les provinces ecclésiastiques en France, de sorte que, dans la mesure du possible, elles coïncident avec les régions administratives civiles. Ce même décret a acté la composition de la nouvelle province avec les évêchés de Limoges, Tulle, Angoulême, La Rochelle-Saintes et Poitiers.
Ce regroupement avait pour but de promouvoir l’action pastorale commune à divers diocèses voisins et mieux favoriser les relations mutuelles entre évêques diocésains. Qu’en est-il 20 ans plus tard ? Quelles sont les relations qui ont été tissées entre les cinq diocèses de la province ? Le Père Pierre Morin, vicaire général du diocèse de Limoges, de retour d’une rencontre provinciale à La Puye dans la Vienne, a accepté de répondre à nos questions.
Comment fonctionne la province actuellement ?
C’est en 2002 que la Conférence des évêques de France a créé les provinces ecclésiastiques alors qu’auparavant notre fonctionnement se faisait en région. L’ancienne région apostolique correspond exactement à la nouvelle région civile « Nouvelle Aquitaine » celle-ci a donc été divisée en deux ; sous la responsabilité au sud de l’archevêché de Bordeaux et au nord de l’archevêché de Poitiers. Certes chaque diocèse a son autonomie mais il est important pour les diocèses de pouvoir vivre plus de proximité. Ainsi les deux anciennes régions Limousin d’une part et Poitou-Charentes d’autre part forment donc depuis vingt ans déjà la Province de Poitiers.
Quelles sont les activités pastorales ou administratives qui ont des temps de rencontre en province ?
Presque chaque service d’Église partage régulièrement sa vie et ses projets en province ou en inter-province. C’est le cas pour la pastorale des jeunes et des vocations avec comme réalisation concrète le rassemblement des Lycéens à Bergerac puis Lourdes, ou encore la pastorale de la Mission Universelle (p. 11), l’Aumônerie des prisons (p. 11), les services des économats diocésains (p. 11) avec une mutualisation des campagnes du denier ou des centrales d’achats faisant faire des économies substantielles dans les fournisseurs d’énergies, les assurances… Réunis, on est plus fort ! C’est aussi l’Officialité qui est parfois dans l’inter-province pour les procès canoniques.
Quels sont l’intérêt et les apports de ces rencontres ?
Il est toujours important de vivre ces rencontres et ces formations notamment pour mutualiser nos forces et être plus efficaces. Je pense à la formation pour les laïcs en mission : La FARE qui propose une formation qualifiante de proximité et visée par l’Institut catholique d’Angers. Il y a également un soutien qui peut se produire permettant aux diocèses les moins pourvus de profiter des choses mises en place dans un diocèse voisin ou de personnel qui peut se rendre utile dans plusieurs services et différents diocèses.
Existe-t-il des services mutualisés ou est-ce envisagé dans un avenir proche ?
Pour illustrer ma réponse précédente et répondre à votre question je pense au Secours catholique qui rayonne sur les trois départements du Limousin (deux diocèses : Limoges et Tulle) C’est aussi le cas pour le prêtre exorciste ou la responsabilité de l’Enseignement catholique, il s’agit là d’un directeur inter-diocésain. Nous voyons bien aujourd’hui qu’il est difficile à tous les diocèses d’avoir toutes les compétences. Un autre exemple : un prêtre du diocèse de Poitiers a été prêté au diocèse de Tulle durant quelques années. Cela ouvre aussi d’autres perspectives et c’est parfois nécessaire de ne pas toujours vivre « L’entre soi ».
Depuis quelques années également nous vivons un travail très enrichissant avec les équipes d’accompagnement des pères aînés de notre province. Nous vivons des visitations. Il y a deux ans, nous étions à Angoulême et l’an dernier à Limoges. Une initiative née de ces échanges est par exemple la possibilité de faire des retraites dans nos foyers logements pour les pères ainés. Nombreux sont les échanges fructueux et il est bon de s’enrichir des bonnes idées de nos voisins. Que sera l’Église et sa structure demain ? Nous ne le savons pas trop, mais ce qui est sûr, c’est que la province a encore des beaux jours pour nous aider à grandir dans notre foi.