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Un Noël d’espérance

Les fêtes de fin d’année demeurent des événements importants pour nous tous. Il s’agit d’une période où l’on peut retrouver sa famille et se réunir autour d’un bon repas. Mais à l’approche de ses fêtes, un grand nombre de personnes continuent de travailler le Week-End du 24 et 25 décembre. Infirmier, gendarme, directeur de maison de retraite, aumônier de prison…tous restent présents pour assurer une continuité de service. Quelques personnes nous ont apporté leur témoignage et nous racontent leur expérience. Une chose est certaine, ce n’est pas un moment comme les autres !

À la Maison d’arrêt de Limoges

Les équipes d’aumônerie sont envoyées par l’Église auprès des personnes privées de liberté, portant le poids de leurs actes et souffrant des conditions de déten-tion. Nous sommes envoyés ensemble dans la détention pour rencontrer, pour célébrer et pour réfléchir dans une démarche d’accueil et d’écoute.

En ce jour de Noël, nous quittons nos maisons pour aller à la rencontre de nos frères et sœurs en Jésus Christ. Monseigneur Bozo nous donne la joie de célébrer la messe le matin de Noël d’abord au quartier hommes puis au quartier femmes. Pour les personnes détenues, la venue de l’évêque est toujours un événement fort. Sa présence leur permet de se sentir reconnu dans leur dignité d’enfant de Dieu. C’est le seul jour férié de l’année où nous pouvons intervenir. C’est donc aussi la reconnaissance de la part de l’administration pénitentiaire de la particularité de cette fête pour les chrétiens.

Ce jour-là les pensées de toutes les personnes détenues sont tournées vers leurs enfants, leur conjoint, leurs familles. Ils vivent cela douloureusement surtout pour ceux qui ont des enfants jeunes. Le temps de la messe leur donne la possibilité de parler d’eux et de prier pour eux.

À Noël 2020, malgré les limites données par les contraintes sanitaires les messes de Noël ont pu avoir lieu. Du côté hommes. Monseigneur Bozo a donné une ambiance de recueillement par ses paroles mais aussi par la beauté de ses ornements et de son autel. Il a pu parler avec chacune des personnes présentes. C’étaient tous des hommes habitués à participer à la messe, priant, répondant et chantant. Deux d’entre eux étaient portugais et ils ont dit les prières de la messe dans leur langue. Du côté femmes la joie de Noël se combinait avec la tristesse d’être séparées de leurs enfants. Monseigneur Bozo avec beaucoup de gentillesse a su leur transmettre la beauté du message de Noël. Nous avons pu vivre deux très belles messes, malgré l’envi-ronnement triste du lieu.

Les personnes rencontrées sont extrêmement touchées par notre présence. Ils nous remercient de leur donner du temps et d’accepter en ce jour particulier de quitter nos familles pour venir les voir. Ils n’arrêtent pas de nous dire : « Merci d’être venu ». Les surveillants et surveillantes sont bienveillants et plus décontractés.

Qu’en ce jour de Noël nous puissions profiter de nos proches et aussi que nous pensions et prions pour tous ceux qui vivent l’isolement et la solitude dans la rue, dans les hôpitaux, dans les prisons.

Élisabeth, aumônier
à la Maison d’arrêt de Limoges

Retrouvez les témoignages de François, directeur d’une maison de retraite, d’Aurélien, pompier, de Paul, infirmier libéral, de Marie, infirmière en clinique et d’Éric, gendarme dans Le Sillon n° 844 de décembre 2021.