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Apostolat des laïcs • ou Mouvements et Associations de Fidèles

L’Apostolat des laïcs est une forte réalité de l’Église catholique née du concile Vatican II. Cet apostolat, du grec apostellô qui signifie envoyer, se compose de différents mouvements, groupes et associations s’adressant chacun à un milieu particulier en fonction d’un groupe ecclésial ou social, d’un aspect de la vie ou d’une tradition spirituelle. Cependant, tous participent à la Mission et au Service de l’Église. Pour le diocèse de Limoges, on compte plus de 80 mouvements et associations de fidèles ! Nous vous invitons à découvrir ou à redécouvrir cette richesse missionnaire présente en Creuse et en Haute-Vienne, qui ouvre notre Église sur l’extérieur, et qui va à la rencontre des périphéries de notre société.

Depuis longtemps, les fidèles se sont associés en confréries, en communautés, en fraternités, en mouvements ou en associations diverses. Mais le Concile Vatican II, dans le décret sur l’apostolat des laïcs, a reconnu la légitimité et la diversité de formes d’apostolat des laïcs : « Il existe une grande variété dans les associations d’apostolat. Les unes se proposent d’atteindre le but apostolique général de l’Église ; d’autres des buts d’évangélisation et de sanctification envisagés sous un angle particulier ; d’autres visent l’animation chrétienne de l’ordre temporel ; d’autres rendent témoignages au Christ plus spécialement par les œuvres de miséricorde et de charité ». C’est en 1983, que le code de droit canonique a formalisé le statut de ce qu’on appelle maintenant les « associations de fidèles ».

De fait, Les fidèles choisissent de s’associer pour agir, témoigner, servir, éduquer, prier, aider, soutenir en visant des objectifs qu’ils ne pourraient atteindre seuls, sans être réunis dans différents secteurs spécialisés de la mission de l’Église ou pour éveiller à la totalité de l’expérience chrétienne, au sein de « mouvements ecclésiaux ».

Les associations sont constituées par des fidèles en vertu de leur droit de regroupement associatif, pour autant qu’ils respectent les critères généraux d’ecclésialité. Pour Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy et Toul, « Les communautés de type associatif sont tout aussi importantes que les communautés hiérarchiques telles les paroisses ou les aumôneries. Ce sont en quelque sorte les deux jambes de l’Église. Et l’Église a besoin de ces deux jambes pour être l’Église de Christ et mettre en œuvre la mission qu’Il lui a confiée ».

En écrivant dans « La joie de l’Évangile » : « Je suis une mission sur la terre et pour cela je suis dans le monde », le pape François réaffirme la place originale et indispensable de la vie associative des fidèles laïcs pour exercer leur double mission de rassembler et d’envoyer. Et de rajouter dans sa lettre apostolique « Les laïcs messagers de l’Évangile » : « Nous devons comprendre que le laïc de par sa propre réalité, de sa propre identité, de son immersion dans le cœur de la vie sociale, publique et politique, en étant au milieu des nouvelles formes culturelles, doit sans cesse trouver de nouvelles formes d’organisation et de célébration de la foi ».

En France, les mouvements d’apostolat des laïcs n’ont pas été étrangers à tout ce qui travaillait le corps de l’Église et à la prise de conscience d’un nouvel élan missionnaire. Dans le diocèse de Limoges, en Haute-Vienne et en Creuse, les regroupements de laïcs ont toujours été très actifs, en particulier les confréries, les patros, les œuvres caritatives ou les mouvements d’action catholique… Et aujourd’hui encore, au cœur d’un monde plus ouvert et dans une société sécularisée, les mouvements et les associations de fidèles identifiés sont toujours bien vivants. Ils sont au nombre d’une soixantaine qui peuvent être regroupés en différentes grandes familles comme l’action catholique, les jeunes, la famille, la santé, la solidarité, la vie économique et professionnelle, les confréries, la culture et la communication… Leur nombre et leur diversité témoignent d’une véritable richesse pour notre diocèse et pour la mission de l’Église, pas une Église fermée, mais une Église qui va à l’extérieur, qui va vers les périphéries de l’existence, selon les mots mêmes du pape François.

Jean-François Varnoux

Retrouvez l’intégralité du dossier aux pages 9, 10 et 11 du Sillon, n° 832 de novembre 2020.