Diocèse de Limoges

Carême : faut-il en rajouter ?

L’an passé, l’effet de surprise de la pandémie avait coïncidé avec le Carême et le temps pascal. Finalement, être confiné, c’était une manière d’aller au désert, de nous couper de ce monde si pressé et envahissant pour aller un peu à l’écart, par la force des choses, mais avec le Seigneur. Il faisait beau et la nature fut généreuse pour évoquer la joie de la Résurrection. Mais la fatigue et la lassitude commencent à gagner les esprits et les situations de détresse humaine, sociale, économique se multiplient et nous préoccupent. Les pénitences de ce Carême 2021 ne sont-elles pas déjà données par la conjoncture ? Faut-il y ajouter des résolutions, du jeûne et de l’abstinence ?

Le but n’est pas d’en « rajouter », puisque le Carême est justement fait pour nous désencombrer de nous-mêmes, du matérialisme qui nous envahit parfois à notre insu… Peut-être le sommes-nous par la force des événements. En tout cas, le combat du Carême, la pénitence qui lui est liée ne sont pas un but en soi. Le but est de revenir à Dieu de tout notre cœur, pour nous nourrir davantage de Sa Parole car l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de sa bouche… Le Carême est un temps de restauration, de recréation, de réorientation de nos vies vers l’Unique nécessaire.

Devant le désenchantement brutal qui a obscurci nos horizons aux jours de la pandémie, la Résurrection, où conduit cette « sainte quarantaine », nous dit où est la vraie joie, l’ancre véritable : en Jésus, l’espérance réalisée.

Chers diocésains, que ce Carême en un temps incertain et compliqué, nous aide à re-choisir Jésus-Christ avec une ferveur nouvelle. Nous savons en qui nous avons mis notre foi (2 Tim 1, 12). En Lui se réalise l’Espérance qui « ne déçoit pas » (Rm 5, 5). De quoi au-rions-nous peur ?

Joyeux Carême donc ! Qu’il nous aide à rendre plus beau, plus vivant, plus joyeux notre diocèse, qui cherche à vivre dans la fidélité au Seigneur et l’adaptation aux circonstances. Merci à cet égard de porter dans votre prière la préparation de la démarche synodale de la Pentecôte 2022 qui vous est présentée dans ce numéro du Sillon. Haut les cœurs !

+ Mgr Pierre-Antoine Bozo