Le Monde rural en Creuse et en Haute-Vienne
Le Salon de l’agriculture de ce début d’année a mis en valeur la plus grande ferme de France et a permis de débattre de bien des sujets sur le présent et l’avenir d’une profession mal connue aujourd’hui, et parfois mal aimée. Le rural ne se résume pas à l’agricole, mais celui-ci en est une composante structurante, car les paysans influent sur les paysages. Si les crises des derniers mois ont fait parler, s’il demeure bien des questions sur la récente Loi d’orientation agricole, ce sont d’abord des hommes et des femmes qui cherchent à vivre dignement de leurs métiers, dans des conditions de vie acceptables. Souvent, nous ne savons pas ce qui fait leur quotidien, leurs joies, leurs craintes. Quand prenons-nous le temps de les rencontrer ?
L’espace rural est multiple chez nous, des premières couronnes de villes à l’hyper rural, et le rural profond. Il peine à se définir positivement par rapport aux centres urbains, pour lesquels il n’est pas seulement (même si ça compte) un espace de ressourcement et de vacances. La crise des gilets jaunes a, chez nous aussi, rappelé que tout ne se décide pas par les statistiques, et les fermetures des écoles en rural, par exemple, en sont un autre indice. Ce sont aussi le monde artisanal et le petit commerce qui souffrent du vieillissement et de la diminution de la population, que trop de déserts médicaux fragilisent le système de santé, malgré bien des initiatives municipales ou associatives. France Services ne remplace pas tout mais permet une proximité nécessaire.
On pourrait rallonger la liste des difficultés, mais ce serait oublier qu’il fait bon vivre chez nous, qu’il y a des gens passionnés et passionnants, que nos productions locales sont excellentes, que les circuits courts sont souvent une alternative très heureuse qui nous appelle à consommer autrement (et beaucoup mieux !), qu’il y a des hommes et des femmes solidaires qui veillent les uns sur les autres, que le Secours Catholique, entre-autres, a une présence et une action formidables. Il faudra accepter, ici comme ailleurs, qu’il y ait des modèles différents pour l’agriculture, qu’il est normal que certains cherchent à développer d’autres formes de revenus (solaire, éolien, méthaniseur…) et que tous s’interrogent sur l’impact environnemental. Là où on connaît la pauvreté, on est souvent plus réactif pour trouver des solutions !
On lira avec intérêt le témoignage du père Bortheirie, qui poursuit une enquête précieuse pour observer, interpréter et proposer.
La Mission rurale se cherche et les apports du père Favart et d’Alain Frémont élargiront notre regard.
On lira aussi un témoignage de Wilfrid (on aurait pu en mettre beaucoup d’autres) sur les Robins des champs.
Père Bernard Vignéras, prêtre accompagnateur de la Mission rurale du diocèse de Limoges
À noter : Journée diocésaine de la Mission rurale
Samedi 10 mai 2025
Ces mains qui nourrissent les hommes
Le Grand-Bourg (23)
10 h : marché de producteurs et foire aux initiatives en rural – nombreux stands divers.
12 h : apéritif offert
12 h 30 : repas – produits du marché, frites, crêpes – en lien avec le restaurant local L’Aventure, buvette et snacking.
14 h : intervention de Xavier Guiomar : Comment on participe au développement d’un territoire, à partir de la question alimentaire ? Débat.
ou pour les jeunes et les enfants : 14 h animation ludique d’une fresque de la biodiversité par les Scouts et Guides de France.
15 h 45 : spectacle Scén’EPI «Créateurs de demain »
17 h 45 – 18 h 15 : liturgie de la Parole présidée par Mgr Bozo, évêque de Limoges
