Dossiers

Le Limousin court après son passé

Après avoir brillé au début du XXIe siècle aux Jeux Olympiques, le Limousin peine depuis à qualifier des athlètes lors de chaque olympiade.

C’est un chiffre qui donne le vertige. Et qui, à lui seul, permet de situer le rapport du Limousin avec les Jeux Olympiques. Cela fait 68 ans que la région n’a pas obtenu de médailles lors des JO. Depuis 1956, seize éditions se sont déroulées sans qu’aucun Limousin ne monte sur le podium. Une éternité. Pourtant, les régionaux avaient collecté six médailles lors des dix premières éditions…

Mieux : quatre d’entre eux ont fait résonner la Marseillaise lors des Jeux Olympiques. Les plus connus sont Joseph Guillemot et Henri Deglane. 

Né au Dorat en 1899, le premier est entré dans la légende grâce à ses performances lors des Jeux Olympiques 1920. À la surprise générale, le Haut-Viennois avait devancé l’icône Paavo Nurmi (9 titres olympiques, 22 records du monde) lors du 5.000 m avant de terminer derrière le « Finlandais volant », trois jours plus tard, sur le 10.000 m. 

Henri Deglane, lui, né à Limoges en 1902, est devenu, en 1924, le premier lutteur français champion olympique en remportant le titre en lutte gréco-romaine en +82,5 kg. 

Deux autres champions olympiques ont fini leurs jours en Limousin : Albert Taillandier et Michel Rousseau. Le premier est monté sur le toit de l’Olympe en 1900 lors de la vitesse individuelle (cyclisme sur piste). Il est décédé en 1945 à Auzances. Michel Rousseau a également été sacré en vitesse individuelle. C’était en 1956. Né à Paris en 1936, le champion du monde de la vitesse (1958) a beaucoup bourlingué avant de finir ses jours à Saint-Yrieix-la-Perche après avoir vécu en Dordogne. 

S’il ne faut pas oublier les podiums du Briviste Noël Bas (argent au concours de gymnastique en 1900), du Haut-Viennois René Faye (bronze en tandem en cyclisme sur piste en 1948) et du Creusois Louis François (bronze en gréco-romaine en -56 kg en 1932), Michel Rousseau est le dernier sportif, en lien avec le Limousin, à avoir brillé aux Jeux. Cela remonte donc à… 1956.  Depuis, la région a eu des représentants aux Jeux mais cela s’est bien tari. Après le nageur Cedric Penicaud (1988), il a fallu attendre 28 ans pour revoir un Limousin sélectionné de manière individuelle sous les couleurs de l’équipe de France. Il s’agissait de la triple-sauteuse Jeanine Assani-Issouf présente aux Jeux de Rio en 2016. Personne n’avait ensuite obtenu de billets pour les Jeux de Tokyo. À ce jour, trois Limougeaudes sont assurées de disputer Paris 2024 : les poloistes Aurelie Battu et Louise Guillet et la tireuse Coralie Cormenier. Pour combien de médailles ? Réponse cet été…

Kevin Cao