Dossiers

Noël d’autrefois

En un siècle, fêter Noël en famille a considérablement changé comme l’instauration d’un réveillon et une profusion de cadeaux. Nous avons encore la chance d’avoir de nombreux témoins qui ont traversé ce siècle et qui peuvent encore témoigner de Noël d’autrefois. Nos aînés ont d’ailleurs répondu avec enthousiasme à notre appel qu’ils en soient ici remerciés.

À 102 ans mes souvenirs de Noëls… Quand nous étions enfants, ma sœur et moi passions Noël de façon très simple. Nos parents étaient commerçants à Rochechouart, d’abord épiciers, puis ensuite ils ont tenu un commerce de bières et limonades. Nous allions tous ensemble, bien sûr, à la messe de minuit et c’est avec beaucoup de plaisir et de joie que nous écoutions les chants de Noël ! À cette époque, nous n’avions qu’un seul cadeau (une poupée, ou un jouet…) et nous n’avions jamais de bonbons, bien que nos parents en vendaient à l’épicerie ! À 12 ans, j’ai arrêté l’école pour aider mes parents au commerce ; c’était dur ! Puis je me suis mariée, j’ai eu mes enfants et nous fêtions Noël avec ma belle-famille, à tour de rôle ; une année, c’était nous qui recevions tout le monde chez nous, l’année d’après, c’était chez mon beau-frère… Mais cela restaient des moments joyeux, familiaux et heureux, alors qu’aujourd’hui les enfants sont très gâtés et Noël est devenu surtout une fête « très commerciale ». Au fil des années, et au fur et à mesure que ma famille s’est agrandie, j’ai toujours eu à cœur que nous fêtions la naissance de Jésus au sein de nos retrouvailles familiales. Raymonde

« 1939 ! c’était le début de la guerre et j’avais 7 ans !  Mon papa était sur le front puis prisonnier pendant  5  ans… Pas de sapin dans les maisons et pas de décorations… cependant le repas était amélioré pour fêter la venue de Jésus : on mettait sur la table les produits de la ferme… La nuit de Noël, il était de tradition de mettre dans l’âtre une bûche d’arbre fruitier qui devait se consumer pendant toute la nuit. De bonne heure le matin nous partions pour la messe, à pied (5 kms), le plus souvent dans la neige… Dans le village, il y avait une famille de réfugiés alsaciens qui nous accompagnait… À cette époque, les enfants recevaient une orange le jour de Noël. Mais je me rappelle encore très bien le beau baigneur en celluloïd qui m’a tant plu et qui m’accompagnait quand j’allais garder le troupeau de vaches…   J. V. 91 ans Sainte-Feyre

Retrouver notre dossier sur Noël d’autrefois avec tous les témoignages de nos aînés dans Le Sillon n°866 en ligne (abonnement à 20 euros pour un an)