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Les Gens du voyage

Dans le diocèse de Limoges, les Gens du voyage sont très présents. Dans leur grande diversité, il existe une communauté catholique très vivante, accompagnée par une aumônerie dont la mission est de faire découvrir Jésus. 

Roms, tsiganes voyageurs

Les termes « Roms » et « Gens du voyage » utilisés au Conseil de l’Europe englobent la grande diversité des groupes concernés par les travaux du Conseil de l’Europe dans ce domaine : d’une part, les Roms, les Sintés-Manouches, les Calés-Gitans, les Kaalés, les Romanichels, les Béash-Rudars ; les Égyptiens des Balkans (Égyptiens et Ashkali) ; les branches orientales (Doms, Loms et Abdal) ; d’autre part, les groupes tels que les Travellers, les Yéniches et les personnes que l’on désigne par le terme administratif de « Gens du voyage » ainsi que celles qui s’auto-identifient comme Tsiganes. Précisons que cette liste a vocation explicative et ne prétend pas constituer une définition des Roms et/ou des Gens du voyage.

Historiquement, ils viennent tous de l’Inde. Les Roms viennent essentiellement des pays de l’Est. Les Manush proviennent de l’Europe centrale. Les parcours migratoires sont assez impressionnants comme pour les gitans espagnols. Ils sont présents dans le monde entier, mais chaque ethnie a ses propres règles, sa propre histoire.

Dans ce dossier, nous allons essayer de comprendre comment ils sont, quelles sont leurs réactions, comment ils arrivent à trouver leur place dans la société et dans l’Église. Comprendre leurs particularités et leur histoire est fondamental pour saisir toutes les valeurs qui organisent ces différentes communautés. Dans leur histoire, ils ont été très marqués par l’internement, comme à Nexon par exemple, durant la Seconde guerre mondiale. Ils étaient accusés de tous les maux. Les générations d’aujourd’hui sont encore marquées par ce passé. Pour autant, les leçons de l’histoire restent difficiles à retenir tant le rejet est encore très visible de nos jours, en particulier avec la question du stationnement ou encore la scolarisation qui est très inégale. Certains réussissent de beaux parcours professionnels tout en gardant leurs particularités. La sédentarisation progresse. Elle peut être forcée car ils sont de moins en moins autorisés à se déplacer, et de fait ils s’arrêtent. Elle est aussi choisie avec un profond désir de se poser, toutefois le besoin de se déplacer persiste pour conserver les liens familiaux. La sédentarisation ne fait pas oublier les coutumes. Cependant, les nouvelles générations peinent à trouver un équilibre entre histoire, tradition, culture, coutumes et la société actuelle avec ses droits et ses devoirs. Même si l’oralité joue encore un rôle important, des transformations sont en cours comme l’abandon des activités de ferraillerie ou de vannerie qui ne sont plus des débouchés. L’école est de plus perçue comme un moyen qui doit leur permettre d’être de meilleurs tsiganes. Face à ces changements, comment l’aumônerie peut-elle accompagner ce nouvel équilibre ? Pour essayer d’y répondre, il est fondamental de connaître les valeurs qui sont des fondements des relations au sein de cette communauté comme la famille, le rapport au travail, ou encore la liberté.