Forum Solidarité

La Banque alimentaire de la Haute-Vienne

La Banque alimentaire est un grossiste pour toutes les autres associations caritatives. L’efficacité de l’association tient à sa bonne organisation et gestion des aliments collectés avec comme objectif distribuer au plus vite et lutter contre le gaspillage. La collecte nationale reste importante pour faire connaître son activité et mobiliser les citoyens à l’urgence d’aujourd’hui, à savoir la croissance des bénéficiaires et à l’inflation des coûts.

Collecte, gestion et distribution des aliments

Le poids manipulé dans les entrepôts rue Fernand Malinvaud à Limoges a atteint les 2060 tonnes en 2022 soit 7 tonnes par jour ! Les aliments collectés sont ensuite redistribués à 85 associations comme la Société Saint-Vincent-de-Paul, le Secours populaire, le Secours catholique, la Croix Rouge, Emmaüs, ou encore La Bonne Assiette, des épiceries sociales et une trentaine de CCAS qui dépendent des collectivités, soient 110 points de livraisons car des associations sont implantées plusieurs fois sur le territoire. Ces distributions bénéficient à plus de 40 000 bénéficiaires via le tissu associatif et représentent près de 4,2 millions de repas sur une année pour une valeur de 5 millions d’euros. L’activité s’effectue six jours sur sept grâce à une cinquantaine de bénévoles actifs (chauffeurs, saisie pour traçabilité, comptable, secrétaire…) et sept salariés. Depuis 2022, un atelier de transformation a été créé pour lutter contre le gaspillage. Enfin, la Banque alimentaire participe à la cohésion sociale par l’accueil Action jeune. Des jeunes sont pris en charge par la mission locale et mis à disposition pour trois jours. Ils reçoivent une compensation financière par le CCAS de Limoges.

Collecte nationale des 24, 25 et 26 novembre

La collecte nationale auprès des citoyens a lieu une fois dans l’année. Il s’agit de récupérer des dons de la part des clients dans les magasins, près de 60 tonnes sont alors récoltés puis triés. N’hésitez pas y participer les 24, 25 et 26 novembre prochains. Cette collecte permet de sensibiliser le public à l’action essentielle de La Banque alimentaire. L’essentiel du tonnage collecté provient de l’industrie agroalimentaire, de fonds européens, de fonds de l’État français pour les épiceries sociales (précisons qu’un fonds est une somme d’argent allouée sous forme de denrées), de la ramasse quotidienne dans les supermarchés mais cette dernière est actuellement en baisse.

Faire face à la crise sociale et économique

Actuellement, les associations caritatives font face à une augmentation des bénéficiaires de l’ordre de 10 à 12 % ! De plus, la ramasse quotidienne est en baisse car les grandes surfaces multiplient les ventes à prix cassé de produits. Même si les fonds européens sont restés au même niveau, l’inflation a réduit la quantité fournie. La banque alimentaire ne peut que constater des pénuries de viande, de pâtes, de riz, de café. Quant au lait, il est toujours présent mais en moindre quantité. Il y a donc un effet ciseau entre la demande et l’offre avec finalement moins de produits pour les associations. Enfin, les coûts de l’énergie impactent le fonctionnement de la Banque alimentaire, forte consommatrice d’énergie entre autres avec les chambres froides et le transport.

Alerter le public

Aujourd’hui, il est devenu crucial de sensibiliser les citoyens sur cette situation qui peut devenir intenable. Toutes les associations alertent les pouvoirs publics face aux difficultés économiques actuelles. Les achats de denrées alimentaires restent possibles mais dans des quantités plus faibles qu’auparavant, d’où un appel à l’aide à l’État, aux collectivités locales, au mécénat et aux industriels. Il faut quand même noter quelques points positifs : un grand merci aux maraîchers qui ont joué le jeu en donnant leur surplus sans rien en contrepartie; quelques magasins ont également donné de la viande.

Quelles solutions ?

Le premier enjeu est d’accroître le nombre de donateurs (des dons sont possibles à la Banque alimentaire reconnue d’utilité publique). Le second est de limiter encore le gaspillage alimentaire (mise en place de l’opération Proxidon : plateforme numérique gérée par la Banque alimentaire, interface avec des commerçants et des artisans). Enfin, les aides des pouvoirs publics doivent également augmenter. Toutes ces pistes doivent être travaillées, tout en sensibilisant le plus grand nombre.

Pour un faire un don à La Banque alimentaire : faireundon.banquealimentaire.org

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