Les retables • trésors de nos églises
Les églises de notre diocèse ont de nombreux trésors méconnus que l’on ne prend plus le temps d’observer tellement ils nous sont devenus communs à l’image des retables. Nombreux ont disparu faute d’entretien ou par choix liturgique. Pour autant, ce petit patrimoine religieux reste courant dans nos églises. Ce dossier, réalisé par le service de la Pastorale du tourisme, vous invite à redécouvrir ce mobilier liturgique au détour de vos visites estivales limousines.
Art baroque ? • Vous avez dit Baroque ?
Notre regard « roman » est plus sensible à un beau portail en granit à multiples voussures, à un chapiteau finement sculpté ou à une cou-pole sans fioritures ou à une voûte à croisées d’ogives, qu’à l’exubérance des décors en bois doré de l’âge baroque. Et pourtant l’immense majorité des églises de notre diocèse reflète dans leur mobilier (XVIIe et XVIIIe) les décisions du Concile de Trente (1545-1563). Il aura fallu dix-huit ans aux pères conciliaires pour réaffirmer les dogmes fondateurs du catholicisme en opposition aux différents courants protestants initiés par Martin Luther. Sont publiés de nouveaux textes : le catéchisme romain, le missel, le bréviaire et le rituel, tous en usage jusqu’à Vatican II. Par la liturgie et la catéchèse renouvelées, les fidèles doivent comprendre que la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie est au centre du mystère de la foi catholique et que cette présence perdure à jamais dans l’hostie consacrée. Elle est alors conservée dans un tabernacle placé sur et au milieu de l’autel de façon inamovible, selon les instructions très précises de Charles Borromée (archevêque de Milan) sur la décoration et l’agencement des églises. L’autel, symbole de la table de la Cène et, en même temps, lieu du sacrifice du Christ et de sa mise au tombeau, est le pôle sacré autour duquel l’espace architectural et décoratif s’organise. Il amplifie de manière théâtrale le dogme de la présence réelle quand cet autel se trouve au sein de retables monumentaux en bois, rehaussés ou non de stucs, avec des degrés, des colonnes torses ou cannelées abondamment travaillées, peuplées d’animaux de toutes sortes au milieu d’une prolifération de feuillages divers mêlés aux pampres de la vigne et aux épis de blé hautement symboliques. Tout concourt à une grandiose glorification de la création divine.
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Martine Tandeau de Marsac
Retrouvez l’intégralité de cet article en page 9 du Sillon n° 829 de juillet-août 2020