Vie de l'Église

« J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli… » (Matthieu 25, 35)

Depuis l’été dernier, le Père Laurent Gouneau est parti comme prêtre Fidei Donum au diocèse de Québec. Il nous fait part de ses expériences vécues durant sa première année au Canada.

Voici déjà presqu’un an que je suis arrivé en terre Canadienne, plus précisément dans cette belle province du Québec. L’occasion m’est offerte de partager brièvement avec vous quelques mots sur ces mois écoulés.

Que retenir de cette immersion en terre étrangère ?

Je me souviens de cette descente à l’approche de l’aéroport de Québec, et de ce sentiment d’abandon, qui m’habitait alors  : «  Fais de moi ce qu’il te plaira… » Non pas un abandon de ma famille ni de mes amis de France, mais bien cet appel du Seigneur à me remettre entre ses mains pour cette nouvelle aventure qui commençait. Comme c’est impressionnant de vivre l’expérience du déplacement.

Qu’ai-je maîtrisé, si ce n’est d’avoir pris cette décision de partir, de tout quitter et d’aller là où le Seigneur m’envoyait ?

Les débuts ont été épiques. Il a fallu entreprendre les démarches administratives au-près des services de l’immigration. Se fondre dans la masse. Apprendre les directives pro-vinciales et fédérales du Québec et du Ca-nada. Remplir les imprimés administratifs correctement et justement. Recevoir un nouveau statut social. Signer toutes déclarations sur l’honneur. Acheter une nouvelle voiture, la faire immatriculer et l’assurer. Ouvrir un compte en banque et justifier mon lieu de résidence au Québec. Tout cela en quelques semaines. Mais grâce à notre curé et à des paroissiens délicats tout s’est passé avec une certaine facilité, ce que je percevais comme une confirmation divine pour cette expé-rience pastorale.

Oui, je comprends désormais ce que cela demande comme transformations et conversions personnelles, psychologiques,…quand il s’agit de changer de pays et d’apprendre à y vivre. De plus, ne connaissant personne, il était évident qu’il ne pouvait y avoir d’immersion sans, de ma part, un effort réel d’adaptation et d’ouverture à toutes les rencontres qui allaient advenir. Il a fallu également consentir à me laisser guider par ceux et celles chargés de me recevoir.

Se laisser faire… Ça c’est décapant ! Mais qu’est-ce que ça libère !

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le n° 818 du Sillon, en page 7.