S’accueillir • Se parler, mettre des mots sur nos maux
La paroisse Saint-Benoît a accueilli un parcours de quatre soirées destinées aux personnes concernées directement ou indirectement par l’homosexualité. Ces soirées ont réuni de 25 à 35 personnes et ont permis des échanges bienveillants et en vérité.
« Ma différence a fait que je suis montré du doigt, puis très vite je suis une personne qu’il faut abattre. Lorsque je prends conscience de qui je suis, se dire est compliqué, tant le rejet de la société est fort. J’avance sur un terrain miné. La famille, les amis, à l’image de la société nous accueillent ou nous condamnent. L’Église n’est pas en reste : je suis rejeté. Là où, l’Amour, la Fraternité, la Charité, devraient régner… Oser en parler c’est se fermer des portes, ne plus être aimé… Qui es-tu pour juger ? Le pestiféré était contagieux, suis-je pire que lui ! Ce que je sais c’est que Dieu m’aime tel que je suis et que pas à pas, je chemine « .
Ce fort témoignage d’une personne homosexuelle a été recueilli lors de ce par-cours, où nous avons pu écouter, échanger, cheminer sur l’accueil de la différence et plus particulièrement celle vécue par les personnes homosexuelles et leurs proches. Des témoignages de parents, de frères, de sœurs, d’homosexuels nous ont permis de faire évo-luer notre regard les uns vis-à-vis des autres, de mieux comprendre les situations vécues. Comment accueillir les différences en Église ? Quel accueil vais-je offrir à mon fils, ma fille, un neveu, une cousine… si elle, il m’annonce son homosexualité ? À chacun de discerner sa façon d’avancer sur un chemin vers la sainteté. Ce chemin est ouvert, il reste à le poursuivre : « on a osé ces rencontres, elles ont enrichi ceux qui ont participé, vous pou-vez vous y lancer… ».
Cécile et Éric Tallon
avec l’équipe organisatrice.
Retrouvez l’intégralité de cet article avec de nombreux témoignages dans le n° 813 du Sillon, en page 7.