Des diacres…pour quoi faire ?
Le diaconat, déjà présent au début de l’Église, a ensuite disparu pour être restauré lors du concile Vatican II. L’an dernier nous fêtions les 60 ans de cette restauration.
Depuis le diaconat a fait son chemin. Les six premiers diacres permanents ont été ordonnés en France au printemps 1970. Aujourd’hui, c’est près de 3300 diacres qui servent l’Église en France, dont 28 pour notre diocèse.
Mais pour quoi faire ?
La question nous est souvent posée en ces termes au cours de rencontres diverses, sous-jacent dans cette question combien de sacrements vous pouvez célébrer ? En fait seulement deux sur sept ! Donc ce n’est pas là l’essentiel de la mission du diacre. Elle se situe ailleurs.
Le Christ était pasteur et serviteur. Si le diaconat a été restauré c’est pour insister sur la deuxième mission. Une mission triple autour de la parole, de la liturgie, et de la charité. Ces trois missions se nourrissant l’une l’autre et nourrissant surtout la vie du diacre appelé à sortir en dehors de l’Église pour annoncer le Christ.
Pour reprendre des mots du Pape François, lors du jubilé des diacres en février dernier, à l’occasion d’ordinations de diacres permanents, il disait : « ils descendront les marches du ministère. C’est à dessein que je dis et souligne qu’ils descendront, et non qu’ils monteront parce qu’avec l’Ordination, on ne monte pas, mais on descend, on se fait petit, on s’abaisse, on se dépouille ».
Telle est l’attitude que l’on demande au diacre. En conséquence on ne lui demande pas de faire, mais surtout d’être dans un « service désintéressé comme source de communion ».
Aussi, rechercher des candidats en fonction uniquement des tâches qu’il y aurait à accomplir, c’est rester essentiellement dans le faire. C’est comme parler du monde sans son créateur. Le diacre est là pour habiter divers lieux, et sans doute des lieux aujourd’hui encore inconnus et que l’avenir nous révèlera. Il est là pour aider à trouver du sens dans notre environnement, dire que ce sens est à rechercher en Christ, et rappeler à tout un chacun que c’est également sa mission première.
Louis-Marie Cailleau, diacre permanent, diocèse de Limoges
Retrouvez l’ensemble du dossier dans Le Sillon n° 883 de juin 2025 en ligne
