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Merci Pape François (2013-2025)

Affermis ton Église, en pèlerinage sur la terre, dans la foi et la charité, en union avec ton serviteur notre Pape François. À chaque messe célébrée dans l’Église catholique, depuis le 13 mars 2013, jour de son élection au siège de Pierre, et jusqu’au jour de Pâques, veille de son retour vers la maison du Père, le prêtre faisait monter vers Dieu cette demande.

Elle a été exaucée en grande part : durant les douze années de son pontificat, ce premier pape américain de l’histoire a encouragé l’Église « dans la foi et la charité », par la parole écrite ou orale, qu’il avait abondante et libre et par le témoignage et les gestes forts. Je rends grâce pour sa vie et son exemple de serviteur infatigable. Si le pape ne prenait jamais de vacances et menait une vie simple, c’est parce qu’elle était aimantée par l’amour du Christ, dont il avait expérimenté la Miséricorde et de l’Église qu’il servait en se donnant à elle sans compter. 

Il nous a montré ce que cette suite du Christ impliquait en fait d’amour des autres, des plus petits et des plus pauvres en particulier. De manière touchante, son livre autobiographique, Espère, paru en janvier, aide à comprendre, par son histoire familiale, les accents forts de son pontificat. 

Pour ma part, je reste davantage marqué par trois textes du Saint Père. 

Sa grande exhortation post synodale, Evangelii Gaudium, la joie de l’Évangile (novembre 2013) qui donne le ton et le style du Pontificat : l’Église comme un hôpital de campagne, attentive aux « périphéries existentielles » et les chrétiens comme des disciples-missionnaires car si l’on suit vraiment Jésus, on est nécessairement un missionnaire de l’Évangile. 

Puis son encyclique Laudato Sì, Loué sois-tu, qui revisite l’écologie en l’élargissant à la dimension sociale, parce que « tout est lié ». La « culture du déchet », ne concerne pas seulement le plastique qui pollue la planète, mais l’homme qu’on méprise. 

Enfin, sa dernière encyclique, Dilexit nos, Il nous a aimés, en octobre dernier, sur l’amour humain et divin du cœur de Jésus-Christ qui découvre que le grand engagement social du pape prenait sa source à une profondeur cachée mais accessible à tous, le cœur de Jésus. En voici les derniers mots :

« Je prie le Seigneur Jésus-Christ que jaillissent pour nous tous de son saint Cœur ces fleuves d’eau vive qui guérissent les blessures que nous nous infligeons, qui renforcent notre capacité d’aimer et de servir, qui nous poussent à apprendre à marcher ensemble vers un monde juste, solidaire et fraternel. Et ce, jusqu’à ce que nous célébrions ensemble, dans la joie, le banquet du Royaume céleste. Le Christ ressuscité sera là, harmonisant nos différences par la lumière jaillissant inlassablement de son Cœur ouvert ». 

Ainsi soit-il, à l’heure de sa mort, pour le Pape François. 

Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges

Terre Sainte, le 21 avril 2025

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