Dossiers

Au service des prêtres missionnaires

Depuis deux ans, avec Marie-Agnès nous avons reçu la mission de notre évêque d’accompagner les prêtres « missionnaires Fidei Donum » envoyés par leurs évêques pour trois ans renouvelables au service de paroisses.

Actuellement, ils sont huit ; trois en Creuse (Évaux, Guéret et La Souterraine) et cinq en Haute-Vienne rurale (Le Dorat, Nantiat, Pierre-Buffière, Saint-Yrieix et Eymoutiers). Trois viennent du Burkina Faso, un de la République Démocratique du Congo, un du Congo Brazzavile, deux de Pologne, et un du Liban. Avec eux nous avons deux temps plus particuliers dans l’année. L’été je leur rends une visite fraternelle et vis avec eux un temps de relecture de leurs missions et de présence en Limousin ; nous nous contactons de temps en temps en dehors de cette période. Un dimanche après-midi début décembre, nous convions également d’autres prêtres, étudiants venus d’ailleurs pour la plupart et participant à la pastorale, ainsi que des religieuses venues d’autres pays (Burkina Faso et Vietnam). Cette mission comprend un aller l’un vers l’autre en ayant comme seul bagage la confiance. C’est l’accueil des deux côtés. J’insiste sur la confiance à établir car souvent nos frères venus d’Afrique ont une certaine crainte de l’autorité. Être attentif à ce que dit l’autre, à son histoire, aux difficultés rencontrées, aux appréhensions, aux joies, aux attentes, aux projets, aux encouragements. Pour les paroissiens – et prêtres d’ici – qui sommes parfois surpris par les différences dans les approches pastorales (implication des fidèles laïcs, vie sacramentelle entre autres) se fait jour un défi de taille : nous laisser déplacer, faire preuve d’ouverture d’esprit pour comprendre autant que faire se peut et accueillir une autre façon de faire et en voir la richesse plutôt que de se placer en surplomb. Une double attention à vivre dans l’humilité et la patience : que nos frères et sœurs s’inculturent petit à petit chez nous, sans mettre de côté certaines de leurs belles traditions, et nous, soyons en mesure d’accueillir des nouveautés. Aucune culture n’est supérieure à d’autres. 

Abbé Jean-Michel Bonnin, prêtre accompagnateur de la Mission Universelle