Diocèse de Limoges

Dieu à l’œuvre

Vous recevrez ce journal à l’aube d’une nouvelle année liturgique, ouverte ce 1er dimanche de l’Avent. À la charnière de ces deux années, je souligne deux événements ecclésiaux.

Début novembre, l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, après deux ans d’interruption, a été un moment marquant. Nous y avons reçu d’abord des personnes pauvres et d’autres engagées dans les œuvres caritatives, pour une réflexion intitulée : «  cri de la terre et clameur des pauvres », qui concluait un cycle de réflexion sur l’écologie intégrale menée avec des invités, depuis 3 ans. Cette rencontre, qui a permis aux plus petits, aux exclus, de s’exprimer devant les évêques et les invités, a vraiment révélé un visage lumineux et joyeux de l’Église. Leur parole est stimulante !
Cette belle séquence a aidé à regarder « dans les yeux » la face obscure de l’Église révélée de manière crue par le rapport de la CIASE. La présence de baptisés de tous âges et de toutes conditions, conviés pour nous aider à réagir de la manière la plus ajustée à ces terribles révélations a été également une grâce : tous ceux qui aiment l’Église et veulent son bien sont fondés à aider au discernement des pasteurs. Ils l’ont fait avec exigence et bienveillance : la synodalité a montré ses bienfaits. Ainsi éclairés et en-couragés, les évêques ont fait un pas décisif pour que l’annonce du Christ Sauveur, qui est notre mission première et en quelque sorte unique, soit délivrée de ces terribles dérives qui ont tant blessé et qui ont pu, hélas, éloigner du Christ.

L’autre événement, plus local, c’est l’installation en ce premier dimanche de l’Avent, d’une communauté monastique à Solignac. Au prix de certains sacrifices à consentir pour les paroissiens, et d’une belle audace de la part de l’abbaye de Flavigny qui fonde, notre Limousin retrouve, plus de deux siècles après leur départ au moment de la Révolution, des bénédictins. Ils perpétuent onze siècles de vie monastique et ouvrent une nouvelle page de l’histoire de cette antique abbaye.
En cette nouvelle année, je vous invite, à la lumière de ces événements de la vie de l’Église, à contempler Dieu à l’œuvre. C’est à travers un petit enfant fragile qu’à la crèche de Bethléem il nous révèle son amour. C’est à travers une Église fragile qu’il poursuit son œuvre. Gardons confiance, Dieu est à l’œuvre en cet âge.

Mgr Pierre-Antoine Bozo