Comment allons-nous ?
Quand je suis en dehors de ses frontières, il arrive qu’on me demande : « Comment va le diocèse de Limoges ? ». Cette drôle de question a quelque chose de juste, car un diocèse, lorsqu’il est en communion avec le siège romain, est la pleine réalisation de l’Église. On peut donc dire qu’il est comme une personne, qui peut aller bien ou mal.
Comment va notre diocèse ? Il faudrait un instrument de mesure pour répondre… De ma place d’évêque, j’ai l’avantage d’en avoir une vue d’ensemble. Mais ça n’est pas pour autant que je vois tout, ni que je vois juste. Je vois en tout cas la partie visible de notre Église. Elle est vaste : ses paroisses, ses services diocésains, ses mouvements, son peuple varié, ses ministres ordonnés, ses consacrés, tout son temporel… Ses fragilités ne m’échappent pas. Elles m’inquiètent parfois.
Mais cette inquiétude n’est pas évangélique. Elle est d’ailleurs souvent vite recouverte par l’émerveillement devant tel rassemblement, telle réalisation pastorale, caritative, spirituelle, missionnaire, mais d’abord devant les personnes, de tous âges et de toutes conditions, au cœur généreux, fidèle, à la charité inventive, discrète, à la foi fervente, au courage étonnant, à la vie donnée… Y compris quand elles sont assaillies par les épreuves, personnelles, familiales et même parfois par les épreuves internes à l’Église.
Finalement, sans occulter les souffrances ou découragements qui peuvent nous assaillir à certaines heures, sans cacher nos pauvretés, ni notre péché, je dirais volontiers que le diocèse de Limoges va bien. Non pour que nous nous fassions illusion à bon compte, encore moins pour que nous en tirions le moindre orgueil, mais pour que nous rendions grâces à Celui sur qui notre Église est fondée, le Dieu trois fois Saint qui nous redit en Jésus : « Ne crains pas, petit troupeau, car le Père a trouvé bon de vous donner le Royaume en héritage » (Lc 12, 32). Voilà notre Espérance. Elle ne déçoit pas.
+ Mgr Pierre-Antoine Bozo