Semaine missionnaire mondiale • « Me voici, envoie-moi » Isaïe 6,8
L’Église catholique célèbre chaque année une Semaine missionnaire mondiale. Cette année elle se déroulera du 11 au 18 octobre. En France, depuis plus d’une trentaine d’années, cette semaine donne plus de visibilité aux activités missionnaires dans les diocèses et permettre aux paroisses de vivre ce temps autour de multiples activités. Elle est aussi l’occasion de partager des témoignages de chrétiens qui vivent la mission au quotidien, tels les prêtres Fidei Donum à l’image de l’abbé Laurent Gouneau.
Laurent, de passage en Limousin en ces mois d’été, nous a fait part de ce que veut dire, pour lui, la Mission. Prêtre Fidei Donum depuis deux ans à Lévis, située sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, face à la ville de Québec, il réalise un projet qu’il fait remonter à son adolescence. Au CDI de Notre-Dame à Guéret, il est grand lecteur de vies de saints et plus particulièrement, les martyrs des Jésuites au Canada et sainte Kateri Tekakwika, indienne autochtone ainsi que d’autres récits d’évangélisation de territoires nouveaux. Devenu prêtre, reste dans un coin de sa tête le désir de vivre une expérience en dehors du diocèse de Limoges, porté par la conviction que « ce qui n’est pas donné est perdu » (P. Pierre Ceyrac).
Alors que peut-il donner ? En premier lieu, échanger autour de son expérience limousine. Raconter le Limousin et ses 200 années d’anticléricalisme maintenant apaisé, le dire dans un Canada dont la sécularisation est récente. Dire les relations entre confrères prêtres et la place des laïcs dans la vie du diocèse de Limoges. Partager des savoirs faire sur la pastorale des baptêmes, de la catéchèse et de l’accompagnement des adolescents, la pastorale du tourisme et des loisirs. Confronter les opinions sur la gestion des bâtiments…
Il nous relate une action à ce propos : depuis Lévis, on a une vue superbe sur la ville de Québec et nombreux sont les promeneurs qui prennent le Traversier pour s’y rendre. Sur les bords du saint Laurent, au carrefour des pistes cyclables, pédestres et de l’arrivée du bateau, une église de 1920, Sainte-Jeanne-d’Arc, promise à la vente. De juin à octobre 2019, elle a été le cadre d’une permanence nommée « L’espace d’un souffle » Plus de 1 200 personnes s’y sont croisées pour visiter, parler, prier… un projet audacieux selon le président de La Fabrique ! (*) Il faut vous dire que 30 à 40 églises se vendent chaque année plutôt dans l’indifférence même si, maintenant, les plus jeunes pensent à ce patrimoine qui se perd. On est là à mi-chemin de la pastorale du tourisme et de l’évangélisation portées aux périphéries.
En effet, jusqu’en 1930, ce sont les institutions catholiques qui ont structuré la vie québécoise (établissements d’enseignement, hospitaliers) s’en est suivie une sortie de cette tutelle cléricale et dans les années 50/60 la sécularisation s’est accélérée. Aujourd’hui la population pratiquante se situe autour de 4 % et est principalement dans la population anglophone. L’Église de Québec porte elle aussi la question : comment faire face ?
Retrouvez l’intégralité de cet article en page 8 du Sillon n° 831 d’octobre 2020