Les 4e d’Ozanam novembre 2017
Les 4es du collège Ozanam ont enquêté sur la transmission. Devant le succès des sites de jeunes sur le web, ils ont cherché à savoir comment un adolescent peut raconter son quotidien, transmettre ce qu’il vit. Depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, les pratiques ont bien changé ! Pour cela, nous avons fait des recherches et des interviewes : tous les moyens sont bons !
DANS LE PASSE
LE JOURNAL INTIME
C’est dans un journal intime qu’Anne Frank, 13 ans, a raconté son quotidien durant la seconde guerre mondiale. Elle parlait à son amie imaginaire, Kitty. Elle se confiait et disait que si elle n’écrivait pas, elle étoufferait. La journée, il ne fallait pas faire de bruit, ni marcher. Les rideaux devaient rester fermés pour ne pas se faire repérer. Anne a écrit dans son journal jusqu’à ce que les Nazis viennent la chercher. Seul son père a survécu et a pu transmettre au monde le quotidien de sa fille.
Raymond Ruffin avait 11 ans en 1940 : il se confiait aussi dans un journal qu’il tenait et où il expliquait sa vie de tous les jours, les difficultés à affronter à notre âge :
« Ma mère se levait à 5 heures tous les matins pour les papiers nécessaires pour retirer les bons de toutes sortes : chauffage, alimentation, vêtements… Elle faisait également la queue des heures à la mairie pour se faire délivrer des autorisations diverses : laisser-passer ou attestation de non appartenance à la race juive. Il faut être à tout moment prêt à prouver sa nationalité(…) Ce n’était pas l’état français, c’était l’état Inquisition. »
Après avoir publié plus d’une vingtaine d’ouvrages sur la résistance, la guerre, l’Occupation et le débarquement de la Seconde Guerre mondiale, Raymond Rufin est considéré comme l’un des mémorialistes les plus sérieux de la période 1939-1945.
LES LETTRES
Des lettres pendant la guerre de 39-45
Les lettres étaient très attendues par les jeunes car ils espéraient impatiemment des nouvelles de leurs pères.
Les soldats écrivaient souvent à leurs proches pour les rassurer. Dans les lettres, ces derniers demandaient de quoi se nourrir et se réchauffer. D’autres, malheureusement, annonçaient leur exécution. Cependant, à cette époque communiquer restait compliqué. De plus, elles pouvaient être censurées ou « perdues ».
LA PAROLE
Robert Hébras avait 11 ans le 10 juin 1944, à Oradour sur Glane : depuis, il a témoigné sans cesse de ce qu’il a vécu ce jour-là. Sa parole est toujours aussi écoutée.
« En 2017, Jean-Paul Denanot a soutenu la candidature du dernier rescapé civil du massacre d’Oradour-sur-Glane au Prix du Citoyen Européen décerné chaque année par le Parlement européen à ceux qui, par des projets ou initiatives, facilitent la coopération transnationale et promeuvent les valeurs européennes. La remise du prix a eu lieu au Bureau du Parlement européen à Paris le 27 septembre pour Robert Hébras et les trois autres lauréats français. Puis, en octobre, avec leurs homologues de 25 autres pays de l’Union européenne, ils seront honorés lors d’une cérémonie au Parlement européen à Bruxelles. » (Info Magazine n° 1609, octobre 2017)
INTERVIEW
Nos grands-parents, ados au moment de la seconde guerre mondiale, témoignent encore aujourd’hui de cette période historique : nous avons interrogé Julia, Simone et Jean pour qu’ils nous disent ce qu’ils en gardent comme souvenir.
Qu’est ce qui a changé dans ta vie de famille ? Tu avais environ 11 ans.
Julia : L’école est restée ouverte, mais la vie de tous les jours a connu des changements : les réfugiés qui arrivaient, des prisonniers qui venaient travailler à la ferme. Et il y avait aussi la peur des milices, de la Gestapo et des batailles proches. Mon père était résistant et je le voyais parfois partir le soir sans savoir où il allait. J’ai appris plus tard que ces soirs-là, il emportait de la nourriture aux maquisards. Il allait aussi récupérer des parachutages de nourriture, d’argent et d’armes envoyées par les Américains et les Anglais
Simone : Le soir on nous donnait des cachets de vitamine ; on restait beaucoup à la maison avec mes frères et sœurs.
Jean : Nous avons appris la déclaration de la guerre par la radio. J’avais onze ans, on ne pouvait pas s’imaginer ce que cela pouvait représenter (pas comme aujourd’hui avec la télé, les médias …) Je n’avais pas peur.
As-tu connu des problèmes de ravitaillement ?
Julia : Non. La nourriture était celle de la ferme. On mangeait des légumes du potager, de la volaille, du cochon… Les produits de première nécessité étaient fabriqués sur place. Le savon, par exemple, était fabriqués avec de la soude et de la matière grasse. Les vêtements, eux, étaient faits avec la laine des moutons, des tissus de mauvaises qualités…
Simone : On avait des tickets pour tout : le pain, le sucre, la farine, les vêtements…On devait faire 3-4 km pour aller à l’école : sur le chemin, j’ai vu les avions qui allaient bombarder la ville d’Angoulême.
Jean : Nous avions la chance d’être à la campagne : notre travail de la terre nous permettait de nous nourrir. Nous avions des tickets pour le vin, les pneus pour les vélos. A l’école, la mairie avait demandé à l’instituteur de nous distribuer un morceau de pain le soir à la sortit de classes. Mon grand-père m’a toujours envoyé à l’école. J’ai donc eu mon certificat d’étude à 13 ans, même si parfois nous devions faire un travail d’adulte. Au retour de mon père j’avais 17 ans.
BD
En BD : la vie des enfants sous la résistance
Pendant la seconde guerre mondiale, de nombreux enfants ont été touchés : la séparation avec leurs familles est un réel choc, les hommes partaient à la guerre et les femmes restaient pour s’occuper des enfants.
Il existe une trilogie sur le sujet nommée « Les enfants de la résistance », écrite par Benoît Ers et Vincent Dugomier. Cette BD parle de trois enfants qui créent un groupe de résistance (éditions Le Lombard ; prix d’Angoulême 2016) www.enfants-de-la-résistance.org
AUJOURD’HUI LES MOYENS DE COMMUNICATION ONT BIEN EVOLUE
Aujourd’hui, la technologie a déjà pris beaucoup de place. Elle évolue encore avec la fibre*.
Nous pouvons partager facilement notre vie d’ado sur le net, avec des réseaux sociaux comme YouTube par exemple.
Nous avons rencontré deux lycéens, et qui ont créé leur chaîne.
Qu’est-ce qui vous a fait commencer votre chaîne Youtube ?
Tout a commencé en Avril 2016, on était en voyage scolaire en Espagne avec la classe de 3ème, et un jour sur un marché j’ai acheté une perche à selfis, et puis je me suis dis « Et pourquoi je ne ferai pas un vlog*, juste pour m’amuser ? »
Comptez-vous en faire un métier plus tard ?
Alors je ne pense pas, parce qu’on n’est pas très connus, et puis on n’a pas beaucoup le temps de faire les vidéos …
Comment choisissez-vous vos sujets ?
Sur le coup. Au feeling. Parce que la plus part des vidéos qu’on a faites c’était sur un coup de tête, c’est-à-dire qu’on a filmé quelque chose et puis on s’est dit « Oh, ça pourrait être une vidéo sur la chaîne pour que ça puisse être drôle, qu’on s’amuse un peu !»
Combien met de temps le montage pour une vidéo ?
Alors là, ça dépend totalement de la vidéo. Par exemple pour le vlog j’ai dû mettre une semaine, sans travailler 24h mais bien 1 semaine, alors que pour la vidéo « shooting stars » je crois que j’ai mis environ un après-midi. Donc en gros ça dépend du contenu.
Interviewe d’un youtuber qui partage sur les jeux vidéo, Aymeric : « Le déluge des geeks »
Que t’apporte YouTube ?
Je rencontre et joue avec d’autres personnes ; j’apprends à gérer un groupe et enfin je partage une même passion.
A combien d’abonnés t’arrêteras-tu ?
Je compte faire des vidéos jusqu’à mille abonnés* et après je verrais en fonction de mes études futures.
Peux-tu nous faire une liste du matériel qu’il te faut pour réaliser une vidéo ?
Oui mon matériel a beaucoup évolué depuis mes débuts… J’ai commencé avec une tablette à une centaine d’euros. Maintenant j’enregistre mon écran avec mon ordinateur et j’ai une console de jeux. J’utilise un logiciel de montage professionnel. Pour mes miniatures*, je les réalise grâce à Photoshop.
Vocabulaire
Un abonné : personne qui montre qu’elle suit et apprécie la chaîne.
La fibre : fil en verre qui permet de transmettre les données à grande vitesse, sans altération, sur des milliers de kilomètres. Elle permet l’accès à une connexion très haut débit internet. Les entreprises, les collectivités comme les particuliers peuvent être connectés à internet en faisant passer plusieurs services par le même câble : la voix, la visio-conférence, l’hébergement de données sans coupures et rapidement.
Un vlog : vidéo pour raconter sa vie (activité, voyage, recette de cuisine…)
Une miniature : petite image sur un site qui résume et dirige vers la version video
Attention, danger !
Les jeunes utilisent de plus en plus les réseaux sociaux comme Facebook, YouTube ou Snapchat. S’il y a de plus en plus d’inscriptions, le temps passé devant les écrans explose. Les dangers de cette exposition peuvent être nombreux : problèmes de dépendance, trop grande fatigue des yeux, difficultés pour dormir, mauvaises ondes ou moins d’exercice physique (moins 20 % de capacité respiratoire) et de vie sociale non virtuelle …
You tube et ses célébrités : billet d’humeur !
Nous avons essayé de contacter des you-tubers célèbres comme Tiboinshape, Norman, Fastgoodcuisine et Mllegloria, par messages sur les réseaux sociaux. Ils font des vidéos sur les thèmes du sport, de l’humour, de la beauté et de la cuisine. Nous leur avons posé des questions sur leur vie, leur métier et leurs ambitions : nous n’avons eu aucune réponse pour l’instant car ils ont tous plusieurs millions d’abonnés et sûrement d’autres priorités. Cependant, nous nous demandons si ces nouvelles stars de YouTube portent autant d’attention à leur communauté de fans qu’elles le prétendent et si ces YouTubers intéressés par leur image et leurs activités professionnelles ont le temps de répondre aux questions de leurs fans… Nous continuons d’espérer !