Éditorial

Un long carême, pour une Pâque éternelle

L’hiver a été long et pluvieux. Le carême aussi est long, parce que c’est long de se convertir. Le Printemps approche, la fête de Pâques également. La semaine sainte nous situe au cœur et au sommet du mystère de la foi que nous avons reçue au baptême, dont nous voulons vivre et que nous essayons de transmettre.

L’Église – celle de Limoges comme celle qui est répandue sur toute la terre – existe pour transmettre le mémorial de ces jours saints, clef de l’histoire humaine.

C’est là que se révèle l’amour « jusqu’à l’extrême » (Jn, 13, 1) de Dieu pour l’homme pécheur. C’est là aussi que se révèle le soin que Dieu prend pour que cet amour soit transmis jusqu’à nous, dans le don de l’Eucharistie – son corps livré pour nous – pour que nos vies soient livrées à leur tour. Et dans le signe du lavement des pieds : Dieu aux pieds de l’homme, pour apprendre aux hommes à se mettre au service les uns des autres. Il n’y a pas de plus grand amour.

Tout cela, que traverse Jésus, et que nous suivons pas à pas, en passant par l’angoisse, le rejet, l’abandon, et la déréliction de la Croix et le grand silence du samedi saint débouche sur la VIE, la vie en abondance, la vie plus belle et plus haute que tous nos espoirs humains, mais qui les inclut, les purifie et les dépasse.

C’est beau, n’est-ce pas, que cet « unique jour de fête » comme écrit Tertullien, ces cinquante jours après Pâques dans lesquels nous allons entrer, durent plus longtemps que « la sainte quarantaine » qui y prépare ? Cela indique déjà symboliquement que « nos épreuves d’ici-bas sont peu de choses par rapport au poids éternel de Gloire qu’elles nous préparent ». 2 Co 4, 17.

Que l’Heure de Jésus soit aussi la nôtre.

Que la joie de Pâques vous habite et vous transforme.

+ Mgr Pierre-Antoine Bozo