Marie en Limousin
Pas une église, pas une chapelle où ne soit présente une statue de Marie à la personnalité bien trempée. Parfois, ayant souffert du poids des ans, mais ayant gardé toute l’âme du sculpteur qui l’a faite ; parfois, reléguée dans un coin sombre au profit d’une statue industrielle en plâtre, dénuée d’expression. Cet été, la Pastorale du Tourisme vous propose de redécouvrir toutes ces Vierges de nos églises, encore sujettes à dévotion ou bien, tout à fait oubliées. Quelle Vierge préférez-vous ? Assise en Majesté ? Ou bien en Marie de la Tendresse ?
La représentation de la Vierge en Majesté, assise, prend naissance après le Concile d’Éphèse de 431 qui déclare Marie, Mère de Dieu, en grec : « Theotokos ». À Breuilaufa, la précieuse Vierge à l’Enfant en plaques de cuivre doré, clouées sur âme de bois est de ce type. Les yeux démesurés en émail coloré donnent à Marie et son Fils un caractère sacré. L’Enfant-Dieu, couronné comme sa mère, fait le geste de la bénédiction. En suivant nos circuits, vous pourrez voir d’autres Vierges de Majesté qui s’échelonnent entre le XIIIe et le XVe siècle, à Soubrebost, La Souterraine, Saint-Junien (article en page 10), La Roche-l’Abeille…
À partir du XIIIe siècle, les mentalités changent. Avec les croisades, la visite du pays de Jésus et Marie fait redécouvrir leur humanité. Des Vierges de Tendresse apparaissent en Limousin entre le XIVe et le XVIe siècle. Dans un sourire, les regards de l’Enfant et de sa Mère se croisent (comme à Saint-Pierre-du-Queyroix, voir en page 10). Et tout naturellement, l’Enfant joue. À Saint-Jean-Ligoure, statue exceptionnelle, Marie allaite son petit. En suivant nos circuits, vous verrez de touchantes Vierges de Tendresse : à La Roche-l’Abeille, Saint-Ouen-sur-Gartempe, Bellac, Balledent… C’est aussi une grande humanité qui s’exprime dans les nombreuses Pietà que comptent nos circuits.
Majesté ou tendresse de la Vierge se voit également sur des peintures, panneaux sculptés ou vitraux. Côté Majesté, on peut citer l’Assomption où Marie monte au ciel entourée d’angelots (à La Souterraine), les apparitions de la Vierge remettant le Rosaire à saint Dominique (à Saint-Julien-la-Genête), les couronnements de la Vierge (Saint-Pierre-du-Queyroix). Côté tendresse de nombreuses scènes pétries d’humanité ont été représentées comme la Nativité (à Clugnat), la Visitation où, pleines de tendresse, deux femmes s’accueillent (Le Chatenet-en-Dognon, article p. 11).
Nous vous convions donc cet été à une communion avec tous les artistes anonymes qui ont fait ces œuvres et avec toutes celles et tous ceux qui depuis des siècles ont murmuré des Ave Maria en confiant à ces Vierges leurs joies ou leurs peines.
Nicole Raynaud
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