Dossiers

Œcuménisme, que tous soient un

Aujourd’hui le mot œcuménisme est souvent utilisé pour dire que des gens d’opinions différentes ont fait un effort de dialogue. Le mot, à l’origine, vient d’un mot grec évoquant le « monde habité ». Face à des difficultés pour dire la foi, les chrétiens des premiers siècles vont utiliser ce mot pour parler de rencontres d’évêques et théologiens de tout le monde chrétien, rencontres destinées à affiner l’expression de la foi et de préciser qui est d’Église et qui ne l’est pas : ce sont les fameux premiers « conciles œcuméniques ». Parmi ceux-ci, celui de Nicée, dont nous fêtons cette année le 1700e anniversaire, mit au point une formule de foi. Cette formule, aujourd’hui encore, est reconnue par la plupart des Églises comme une base de foi commune permettant le dialogue œcuménique. Tout n’a pas été négatif au fil des siècles : des tentatives de dialogue, de rapprochements, ont eu lieu autant entre Églises d’Orient et d’Occident, qu’entre Église catholique romaine et Églises issues de la Réforme, mais sans succès. Au sens actuellement utilisé par les chrétiens, ce dialogue est né au XIXe siècle dans le monde protestant. Le pasteur Hulshof nous le précise dans son témoignage. Les catholiques ont été plus tardifs, il faut le reconnaître, mais pas sans un investissement fort, entériné par le concile Vatican II. Aujourd’hui, il y a un œcuménisme de dialogue entre responsables d’institutions ecclésiales, des recherches bibliques et des accords théologiques entre spécialistes (Le Groupe des Dombes en France, en 2023, a produit un important travail sur la notion d’Église « catholique » présente dans le Credo de Nicée). Au plan local, l’effort œcuménique se traduit aussi par des rencontres fraternelles, des participations communes à des œuvres de solidarité (ACAT,…), mais surtout par des temps de prière commune (Semaine de prière pour l’unité et sa veillée, journée mondiale de prière,…) et par le partage de ce qui fait notre fond commun : la Parole de Dieu (Groupe Biblique Œcuménique, Contes Bibliques pour les plus jeunes,…) Bien des initiatives existent, l’essentiel est que chacun approfondisse sa foi tout en s’ouvrant au dialogue à l’autre, et permette ainsi que se réalise ce vœu du Christ : « Que tous soient Un ». 

Abbé Vincent Jomier, délégué diocésain à l’Œcuménisme 

Retrouvez l’intégralité du dossier dans Le Sillon n° 879 de février 2025 en ligne à partir de 20 euros par mois