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L’ACAT, 50 ans d’action

Depuis 1976, une équipe existe à Limoges, fondée par Andrée Cauneille, qui a passé le flambeau en 1978 à deux de ses membres actuels … et nous sommes actuellement treize, catholiques, protestants, chrétiens. Une autre équipe est à Chateauneuf-la-Forêt et nous nous réunissons tous les ans avec les militants des deux Charentes, de la Corrèze, des Deux Sèvres. 

Nous prenons notre part aux actions nationales – à cet égard, notamment, nous organisons notre manifestation régionale des 50 ans d’action, au Parvis des Clarisses, ce samedi 16 mars (une affiche sera placardée dans plusieurs églises et au Temple protestant ; voir aussi les contacts à la fin du paragraphe).

Cette année, comme tous les 26 juin, nous participons à l’action internationale en organisant une veillée de prière œcuménique : la « Nuit des Veilleurs ». 

Quand nous le pouvons, nous participons à l’animation d’une messe, avec l’accueil des curés qui nous reçoivent, ou d’un culte, notamment avec le pasteur de Limoges, qui appartient à notre équipe. Nous diffusons des « appels du mois », courriers destinés aux responsables politiques pour les interpeler sur le sort de personnes persécutées sous leur responsabilité, directe ou indirecte. Ces courriers rédigés en termes respectueux ne demandent que la signature de leurs expéditeurs. Notre présence à la sortie des messes, notamment, n’a jamais pour but de demander de l’argent. Le journal Le Sillon nous apporte un soutien constant, avec notre évêque et notre pasteur de Limoges.

C’est cet agir ensemble qui nous donne l’amitié. Les rencontres, les échanges, les partages, lesquels nous donnent la force de continuer. Comme pour tous les quelque 300 groupes qui existent sur le territoire. 

Mais un défi bien réel à relever : la transmission aux nouvelles générations…

De 15 000 militants dans les années 1980, le nombre est descendu à 5 000, regroupés en 300 équipes locales environ ou en adhérents individuels. La question de la transmission aux nouvelles générations se pose clairement.

Des enquêtes ont montré que les générations qui nous suivent, tout aussi généreuses, préfèreraient des engagements ponctuels plutôt que l’engagement dans la continuité…nécessaire à notre travail de fourmi.

La torture, la peine de mort, la maltraitance des migrants et les traitements dégradants continuent et continueront hélas à coup sûr. Nous devons continuer à agir et nous devons transmettre.

Il nous est apparu, dans notre équipe de Limoges, que le scoutisme et son esprit, qui perdurent depuis plus d’un siècle, a traversé vaillamment les générations, avec des valeurs à la fois laïques et chrétiennes, et il constitue à nos yeux le mouvement le plus actif pour transmettre nos valeurs aux jeunes, et principalement ce qui touche à la dignité de la personne humaine. Nous en appelons aux mouvements scouts présents sur notre diocèse pour ouvrir un dialogue, et proposer des témoignages, voire des formations, pour transmettre l’essentiel ; que notre combat continue, peut être plus sous la même forme, mais continue quand même. Les témoignages, comme ceux d’Antoinette Chahine, sont autant de graines semées dans les consciences. 

Les victimes nous demandent de continuer.

Alors, oui, du collège au très grand âge, tout soutien, toute marque d’intérêt, tout don, si minime soit-il, est important, essentiel même, parce que tout geste, si petit soit-il, et encore plus dans la durée et dans la fidélité, est un échec pour le fatalisme, le découragement, la tristesse qui chaque jour rôdent à nos portes. 

Signer et faire signer des lettres d’intervention représente le cœur de l’action des membres de l’ACAT, moyen de pression essentiel sur les décideurs. La prière accompagne ces actions. Écrire est un chemin de responsabilité pour un chrétien. 

Une équipe chaleureuse est toujours prête à vous accueillir, à vous rencontrer, ou à entretenir des liens avec vous.

Pour l’équipe ACAT de Limoges, Jacques Horaist, Évelyne Fernandez-Boissard

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