Un an de grâce
Vous recevrez ce numéro du Sillon la veille de Noël et à l’orée d’une nouvelle année. Les deux événements, ces « fêtes de fin d’année », ne sont pas sans lien : l’année nouvelle est un « an de grâce », un bienfait de Dieu. C’est bien par Lui que nous recevons « la vie, le mouvement et l’être » (Ac. 17, 28), c’est Lui le maître du temps et de l’histoire. Mais cette durée, ce temps qui continuera (probablement) à se déployer en 2024, est un don que Dieu ne se contente pas de nous faire à distance. C’est un temps qu’il est venu habiter de sa propre présence, pour lui donner tout son sens et l’orienter : « quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4).
C’est le grand mystère de Noël, la charnière de l’histoire à partir de quoi désormais, nous comptons les années qui passent. Dieu continue de remplir cette histoire de sa présence et de son amour, à travers ce qu’on appelle sa « présence d’immensité », mais aussi parce que ce Fils dont nous fêtons la naissance parmi les hommes à Noël, ne cesse de se faire connaître d’eux et de les sauver, dans l’Église qui est son Corps.
La consécration de notre diocèse au Cœur de Jésus et de Marie, célébrée le 8 décembre, nous recentre sur cet amour infini de Dieu pour nous, manifesté en Jésus, pour nous en faire vivre et rayonner.
Bonnes fêtes donc ! Vous l’avez compris, ce ne sont pas des guirlandes et des cadeaux, des chocolats et des réveillons qui leur donnent sens. Ils peuvent juste être un des moyens de signifier la joie que nous recevons de Dieu, même quand la nuit est profonde, puisqu’il ne cesse de nous appeler « des ténèbres à son admirable lumière » (1 P. 2, 9).
+ Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges
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