Pompiers de l’urgence internationale (PUI)
Après avoir soufflé ses quinze bougies en 2019, Pompiers de l’urgence internationale (PUI) s’était préparé à une nouvelle année charnière : 2020, celle du renouvellement de son agrément quinquennal auprès des Nations Unies, ou « reclassification externe internationale » (IER) dans le jargon INSARAG, groupe consultatif international de Recherche et de Sauvetage. Pandémie oblige, juin 2020 s’en est venu et allé avec les stigmates du confinement et il a fallu attendre jusque…novembre 2021 pour que les équipes helvète, allemande et française se retrouvent, comme convenu, en Suisse, avec ce cri de ralliement « Insieme (ensemble) 21 ».
Le processus INSARAG, induit il y a 30 ans, par les séismes mexicain et arménien, vise à instaurer des procédures standardisées en matière de coopération internationale et de secours post-catastrophe. C’est pour pouvoir continuer à se déployer sous l’égide, et dans l’esprit normatif de l’ONU, que PUI s’est soumis à cette seconde reclassification, visant d’une part à démontrer sa conformité et ses acquis techniques et opérationnels, et d’autre part, son interopérabilité avec d’autres équipes internationales.
Le travail en amont a commencé en 2018. Sélectionner l’équipe, investir dans de nouveaux équipements de travail et de protection individuelle, planifier le scénario catastrophe, fournir un registre détaillé des missions et entraînement passés, organiser des exercices de 12/24 heures. Bref, du temps, du travail et de l’investissement, matériel et humain.
Le sursis d’une année a d’ailleurs amené son lot de défis supplémentaires : le froid hivernal (ironie du sort après la canicule de la précédente IER), mais aussi des directives en sus et de nouveaux outils logiciels à intégrer dans le mode opératoire. Autant de critères en plus, pour les évaluateurs, à cocher dans une liste déjà exhaustive…
Le jour J, tout a été passé à la loupe : la mobilisation, le chargement des véhicules, le passage par les douanes et le centre d’accueil des équipes, la mise en place de la cellule de coordination, l’installation de la base opérationnelle, la reconnaissance des sites, le travail sur les chantiers, de jour comme de nuit, et enfin la démobilisation. Tous ont fait l’objet de la même attention : la logistique, les équipes de coordination et médicale, les USAR (experts en sauvetage déblaiement), les maîtres-chiens et pilotes de drones, le management…
À la veille de cette nouvelle classification, pour certains la deuxième, voire la troisième, beaucoup ont dit « plus jamais ». Mais en prenant aujourd’hui toute la mesure de cet accomplissement collectif qu’incarne ce nouveau blason INSARAG, il est possible qu’ils se donnent à nouveau rendez-vous dans 5 ans.
B. M.
La reclassification en quelques chiffres :
– Plus de 2 ans de préparatifs
– 51 membres et 4 chiens de recherche de PUI
– 3 équipes internationales, soit plus de 150 sauveteurs
– 10 évaluateurs et 25 observateurs internationaux
– 48 heures d’exercice en continu
– des chantiers de travail de plus de 12 heures
Retrouvez l’intégralité de cet article dans Le Sillon n° 845 de janvier 2022 en ligne