Marcher humblement avec Dieu

Une nouvelle année scolaire, étudiante, pastorale s’ouvre donc. Après une pause estivale bienvenue et bienfaisante pour beaucoup, voilà la rentrée. La reprise, avec son rythme souvent plus dense, plus régulier, plus austère peut-être, avec la part de joie des commencements et des recommencements et aussi une certaine appréhension parfois.

Je vous invite à aborder cette rentrée dans une attitude spirituelle de profonde disponibilité intérieure. La vie spirituelle n’est pas différente de la vie. Elle ne lui est pas superposée. Elle en intègre toutes les dimensions, personnelles, familiales, ecclésiales, sociales…

Si tous, nous avions au moins ce grand désir de faire de cette année une année d’abandon, de don, de remise de nos vies entre les mains de Dieu, nous lâcherions un peu les commandes que nous tenons bien ferme, pour laisser la Volonté du Seigneur nous indiquer le chemin sûr… Le prophète Michée l’évoque avec simplicité : « On t’a fait connaître ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité, et marcher humblement avec ton Dieu » (Mi 6, 8). Marcher humblement avec notre Dieu, au pas qu’il nous indique, en sa compagnie, voilà la grande affaire !

J’aime cette pensée de Pascal : « Faire les petites choses comme grandes à cause de la majesté de Jésus-Christ qui les fait en nous et qui vit notre vie, et les grandes comme aisées à cause de sa toute-puissance » (Laf 919). Les « choses » petites ou grandes, qui maillent notre quotidien, si nous les vivons « dans la foi au Fils de Dieu qui nous a aimés et s’est livré pour nous » (Gal 2, 20), n’ont pas de raison de nous inquiéter ou de nous ennuyer. Nous savons que le fruit de notre labeur, qu’il soit banal ou passionnant, est attendu du Christ. Ce qui faisait écrire à Saint Augustin : ubi amatur non laboratur, là ou l’on aime, ce n’est pas laborieux.

Je demande au Seigneur de donner à chacun de vous, frères et sœurs lecteurs et diocésains, la grâce d’entamer cette année dans cette perspective d’aban-don confiant à sa Volonté sainte, avec un joyeux courage, quels que soient les obstacles, les incompréhensions face à certaines situations humaines ou ecclé-siales, les soucis de l’âge et de la santé, puisque « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus » (Rm 8, 39). Bonne rentrée !

+ Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges