Prendre Marie chez vous
En ce mois de mai, mois de Marie, je voudrais tout simplement vous inviter à « prendre Marie chez vous », parce que c’est la recommandation de Jésus au disciple qu’il aimait : « voici ta Mère » (Jn 19, 27). Jean obéit sur-le-champ : « À partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui ». Il la prit« parmi ses biens », dit exactement le texte grec.
Chacun de nous est un « disciple aimé » à qui Jésus donne Marie pour mère. Encore faut-il « la prendre chez soi »… Dans le diocèse, j’ai eu la joie de rencontrer de nombreuses « équipes du rosaire », qui se rassemblent fidèlement, dans les maisons des uns et des autres pour prier Notre-Dame et apprendre à vivre l’Évangile avec elle. Je suis certain que cet apostolat discret porte des fruits précieux pour notre diocèse et je vous encourage à le soutenir ou à y participer.
Mais je vous encourage aussi, personnellement, à accueillir la Mère du Sauveur, à l’aimer comme une mère, à la laisser vous conduire vers Jésus, vous le donner, vous apprendre à dire « Oui » à la volonté du Père, à lui confier vos peines et vos prières pour qu’elle les présente à son Fils.
Dans sa belle encyclique sur le culte marial, en 1974, saint Paul VI relie étroitement la mission de Marie et celle de l’Église : « L’action de l’Église dans le monde est comme un prolongement de la sollicitude de Marie : en effet, l’amour diligent de la Vierge à Nazareth, à la maison d’Élisabeth, à Cana, au Golgotha – moments du salut d’une immense portée ecclésiale – se continue dans l’inquiétude maternelle de l’Église pour que tous les hommes parviennent à la connaissance de la Vérité… De cette façon, l’amour pour l’Église se traduira en amour pour Marie, et réciproquement ; car l’une ne peut subsister sans l’autre » (Marialis Cultus, n° 28). Le grand vaisseau unique et aimé de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été ravagé par les flammes – immense tristesse – mais les forces de la mort n’ont de prise ni sur Marie ni sur l’Église. C’est pourquoi Notre-Dame de Paris sera relevée !
Au moment où nous sommes juste-ment invités à réévaluer la place des femmes dans l’Église, ce n’est pas faire diversion que de recentrer notre regard sur Marie, bénie entre toutes les femmes. C’est être certain d’accueillir la volonté du Seigneur qui a aimé Marie et a fait pour elle « des merveilles » (Lc 1, 49).
Mgr Pierre-Antoine Bozo