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Mgr Alfred Ancel : une révolution spirituelle 

La Creuse et la Haute-Vienne accueilleront, du 24 mars au 22 avril 2025, une exposition consacrée à la vie, à la modernité de l’engagement spirituel au service des plus modestes de Mgr Ancel, supérieur des prêtres du Prado et évêque auxiliaire de Lyon décédé en 1984.
Les églises de Guéret, d’Aubusson et la basilique de Limoges auront la joie de découvrir, chacune à leur tour, la démarche de cet homme plein de ressources et d’une intelligence de la foi hors pair. Deux conférences du père Vincent Feroldi, historien, permettront d’éclairer la modernité de son approche. En effet, rien ne prédestinait cet homme, issu de la grande bourgeoisie lyonnaise, à mettre ses pas dans ceux du bienheureux Antoine Chevrier, sinon l’appel du Christ à servir les plus petits et les rendre acteurs de leur foi. Engagé volontaire durant la Première Guerre mondiale, il sera blessé en 1917 à l’âge de 19 ans au Mont Grappa. Il gardera l’effroi de cette immense boucherie, au point de témoigner lors du Concile Vatican II sur les enjeux de la Paix. Un des rares pères conciliaires ayant vécu dans sa chair la « der des der ». Ordonné prêtre en 1923, il soutiendra brillamment sa thèse de doctorat devant Pie XI. Enseignant de théologie et de philosophie, il découvre le bienheureux père Chevrier et entre en 1925 au noviciat du Prado. Il en deviendra le supérieur général en 1942. En 1947, il deviendra évêque auxiliaire de Lyon et travaillera durant cinq ans comme ouvrier. Avec le Prado, il se confronte aux réalités quotidiennes vécues par la classe ouvrière et ses organisations. Cela l’interpelle. Ces réalités se trouvent dissonantes au vu des enseignements du Christ en termes de justice, d’espérance, de dignité. Il entre, au nom de l’Évangile, en dialogue avec des militants syndicaux de la CGT, du PCF et autres. Les échanges demeureront francs et cordiaux dans le respect des convictions de chacun. Il poursuivra ce dialogue fructueux jusqu’à la veille de sa mort en 1984. De ses rencontres, il tire, comme en témoigne sa bibliographie, des enseignements théologiques et philosophiques majeurs. Une modernité qui peut aider à remettre les périphéries au centre de la vie de l’Église et de la société.

Jean Philippe Tizon, Pradosien et diacre permanent