Vers un Avent vert…

Pour remettre ma copie à l’heure, j’écris cet éditorial à Lourdes, durant l’assemblée plénière de la Conférence des évêques de France. Notre assemblée a commencé de manière inhabituelle : chaque évêque devait inviter deux diocésains pour participer à une séquence autour de la « conversion écologique ». Nous avons été bien bousculés par les intervenants, croyants ou non, qui ont aidé à mesurer la gravité et l’urgence de cette crise environnementale. Feu le président Chirac disait : « la maison brûle et nous regardons ailleurs ». Nous avons regardé l’incendie.

Le chrétien n’a pas de solutions magiques à apporter pour l’éteindre. Mais il s’engage avec un regard d’Espérance. Dans son message pour Journée mondiale de la Paix 2010, le Pape Benoît XVI écrivait : « La crise écologique offre une opportunité historique pour élaborer une réponse collective destinée à convertir le modèle de développement global selon une orientation plus respectueuse de la création et en faveur du développement humain intégral ».

C’est parce que le « livre de la nature » est unique que « tout est lié », selon le leitmotiv de la vigoureuse et stimulante encyclique Laudato Sì. On ne peut séparer les questions environnementales de l’écologie humaine, de l’éthique familiale et sociale.

En ce temps de préparation à Noël, interrogeons-nous : notre terre, qui a accueilli Jésus, unique Sauveur, dans la nuit de Bethléem, saura-t-elle accueillir les générations à venir ? Nous leur laisserons hélas une terre abîmée, peut-être saccagée, par notre exploitation vorace de ses ressources.

Mais la crise écologique est bien une opportunité. Elle nous invite à comprendre que la sobriété a un lien avec la chasteté, que l’écologie est une urgence spirituelle, que le cri de la terre et le cri des pauvres sont liés. Voilà un programme d’Avent tout trouvé, pour préparer un vraiment joyeux Noël.