Pape François • Migrants et réfugiés au cœur de ses messages
« L’immigré qui réside avec vous sera parmi vous comme un compatriote, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous-mêmes avez été immigrés au pays d’Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu » (Lv 19, 34). Depuis le début de son pontificat, le Pape François a exprimé à maintes reprises sa préoccupation concernant la situation de nombreux migrants et réfugiés qui fuient les guerres, les persécutions, les catastrophes naturelles et la pauvreté. Il a renouvelé son appel fin novembre et le jour même de Noël. Notre société française est aussi traversée par ces problématiques et de nombreux chrétiens se sont engagés dans l’accueil des migrants.
Le message du Pape François pour la 51e Journée mondiale de prière pour la paix a été rédigé symboliquement lors de la fête de sainte Françoise-Xavière Cabrini, le 13 novembre, patronne des migrants. L’occasion pour le pape de rappeler qu’il y a plus de 250 millions de migrants dans le monde, dont plus de 22 millions de réfugiés. Il est bien conscient « qu’ouvrir nos cœurs à la souffrance des autres ne suffit pas » et qu’accueillir l’autre est exigeant. Mais il ne faut pas oublier que migrants et réfugiés sont des hommes et des femmes en quête de paix. Il propose quatre pierres angulaires pour l’action :
« Accueillir » rappelle l’exigence d’étendre les possibilités d’entrée légale, de ne pas repousser des réfugiés et des migrants vers des lieux où les attendent persécutions et violences, et d’équilibrer le souci de la sécurité nationale par la protection des droits humains fondamentaux. L’Écriture nous rappelle ceci : « N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges ».
« Protéger » rappelle le devoir de reconnaître et de garantir l’inviolable dignité de ceux qui fuient un danger réel en quête d’asile et de sécurité, et d’empêcher leur exploitation. Je pense, en particulier, aux femmes et aux enfants qui se trouvent dans des situations où ils sont plus exposés aux risques et aux abus qui vont jusqu’à faire d’eux des esclaves. Dieu ne fait pas de discrimination : « Le Seigneur protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin ».
« Promouvoir » renvoie au soutien apporté au développement humain intégral des migrants et des réfugiés. Parmi les nombreux instruments qui peuvent aider dans cette tâche, je désire souligner l’importance d’assurer aux enfants et aux jeunes l’accès à tous les niveaux d’instruction : de cette façon, ils pourront non seulement cultiver et faire fructifier leurs capacités, mais ils seront aussi davantage en mesure d’aller à la rencontre des autres, en cultivant un esprit de dialogue plutôt que de fermeture et d’affrontement. La Bible nous enseigne que Dieu « aime l’étranger et lui donne nourriture et vêtement » ; par conséquent, elle exhorte ainsi : « Aimez donc l’étranger, car au pays d’Égypte vous étiez des étrangers ».
« Intégrer », enfin, signifie permettre aux réfugiés et aux migrants de participer pleinement à la vie de la société qui les accueille, en une dynamique d’enrichissement réciproque et de collaboration féconde dans la promotion du développement humain intégral des communautés locales. Comme l’écrit saint Paul : « Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu ».