Éditorial

Message de Noël

 Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous (Jn 1, 14)

Nous connaissons ce verset du prologue de l’Evangile selon Saint Jean, lu au jour de Noël. Mesurons-nous bien que ce fait de l’histoire, qui fonde la joie de Noël : « le Verbe s’est fait chair », est un fait actuel ? Pour toujours le Verbe, Parole éternelle de Dieu, a pris « notre chair », c’est à dire notre humanité. Noël n’est pas (seulement) une commémoration, mais une fête qui célèbre l’actualité de notre Salut. Les dons de Dieu étant sans repentance (Rm 11, 29).

 Célébrer Noël, c’est nous réjouir de la présence salvifique et actuelle de Jésus. Si le Tout-Puissant a assumé la fragilité d’un bébé livré entre les mains des hommes – nous savons où cela le mènera -, ce n’est pas pour « un petit tour et puis s’en va », c’est parce qu’il nous aime d’un amour qui ne revient pas en arrière, d’un amour indicible, que les guirlandes de Noël risquent toujours de banaliser et d’aplatir à la hauteur des bons sentiments.

 Noël, c’est « ce que le cœur de l’homme n’avait pas imaginé » (1 Co 2, 9), un fait unique dans l’histoire des religions : Dieu se fait homme, pour que l’homme soit libéré du péché et de la mort : « aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 11).

 Dans ce monde troublé, de quoi aurions-nous peur, en définitive ?  « Si Dieu est pour nous qui sera contre nous ? » (Rm 8, 31). Dans la nuit de Bethléem, comme dans les nuits de l’histoire humaine ou de nos vies, une lumière perce l’obscurité à jamais, celle du « trop grand amour » de Dieu (Ep. 2, 4), qui se révèle dans l’enfant de la Crèche. Venez, adorons-le !

Joyeux et Saint Noël !

+ Mgr Pierre-Antoine Bozo