Éditorial

Limousins, n’oubliez pas l’hospitalité

Aux heures du départ vers les grands espaces et les vastes horizons, pour un repos nécessaire et mérité, me reviennent en mémoire ces quelques lignes de Jean Debruynne écrites en 1981 dans le livre-poème « Un Peuple Limousin ». « Ah ! Ce besoin de traverser les mers et les terres faute de pouvoir franchir son propre cœur. Ce besoin d’aller chercher ailleurs ce qui n’est nulle part, ce besoin d’aller cueillir au bout du monde une absence qui est derrière notre maison. »  Nous vivons toujours un double appel, celui de franchir les terres et les mers et celui de redécouvrir sans cesse notre propre espace. Avec ce numéro du Sillon nous privilégions le regard vers la terre Limousine et ses nombreuses propositions de l’été. Derrière notre maison, il y a tant de merveilles qui nous attendent ! Empruntons sentiers et chemins, traversons les rivières, ouvrons les portes des jardins et des demeures ancestrales, ce que nous n’avions pas encore perçu apparaîtra, l’amour de la terre limousine grandira.

Tout cela ne pourrait être que bonheur égoïste si nous ne l’accompagnons pas de l’hospitalité envers ceux qui, dans leurs familles pour quelques jours, résidant en gîte ou en camping, ou de passage, viendront à la recherche de la musique du bonheur d’aimer le Limousin.

« Oui ! N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges », écrit l’auteur de l’épitre aux Hébreux.

Un été pour préparer la terre limousine à accueillir son nouvel évêque. Une chorale se constitue, la cathédrale se pare d’un nouveau mobilier liturgique, des jeunes ouvrent déjà le bal, tous se préparent à l’évènement de son ordination épiscopale le 3 septembre.

Voici de beaux refrains empruntés à Jean Debruynne, à fredonner durant ces mois : « Ecoute ! Ecoute ! La terre limousine a mis sa robe à fleurs, C’est le jour de ses fiançailles. » Ou celui du chant des maçons de la Creuse : « Je monterai là-haut sur la plus haute échelle Et je mettrai mes yeux à l’abri de ma main Et je verrai là-bas dans les yeux de ma belle Les épaules arrondies du pays Limousin »

Jean-Marie Mallet-Guy